Souviens-toi *5

Les cerises

 

Mois de juin, le matin, il est 6 heures. De l’excitation dans l’air: aujourd’hui, cueillette des cerises de Montmorency. Nous grimpons dans la Dauphine, mon père, ma sœur et moi et c’est parti, en route! direction le jardin de ma grand-mère.
Ils sont là aussi les cousins, ma tante et ma grand-mère. Lire la suite

Souviens-toi *4

Le lapin

J’ai traversé la cour en courant. Je vais chez les voisins.
Direction le jardin.
Je joue avec Claudine et son frère, « au cheval », une corde à sauter attachée aux poignets sert de licol et nous galopons, nous galopons.
Dans l’air une chanson de Pétula Clark, d’où vient-elle? je n’en ai plus le souvenir.
Tout à coup, quelque chose de plus intéressant. Nous arrêtons nos jeux et entourons le père de Claudine.

Le lapin est là, pendu par les pattes arrières.
La lame fait son office.
Le sang coule.

Le père de Claudine est boucher.

Souviens toi *3

Celui qui, nous entraînant dans les allées de son  jardin
nous racontait qu’il mangeait des limaces,
en saisit une et la croqua.

Du moins c’est ce que je crus. Longtemps!!

Souviens toi *2

Celui qui, quand j’avais 5 ans, rêvait de couper les cheveux de ses petites filles et le fit.
Cisailla allègrement
raccourcit sans souci
fit des échelles sans façon
me transformant en jeune garçon
se présenta penaud
devant ma mère

et qui sait forgea mon goût
pour les cheveux courts!

 

Souviens-toi *1

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Je me souviens de la libellule,
du linge que l’on rinçait dans le ruisseau.

Elles traversent les champs clos, passent entre les barbelés.
C’est l’été.  Il fait chaud. Les vaches paissent au loin, tranquilles.
Pourtant, elles leur jettent un coup d’œil inquiet.La mère porte un seau empli de linge, c’est la fête ! elles vont rincer le linge au ruisseau.
Deux fillettes de six et sept ans et leur mère.
Après les champs découverts, le ciel bleu ; la pénombre, la fraîcheur des arbres, le ruisseau. L’eau claire coule, rebondit, caracole, de l’eau jusqu’aux mollets. Aucun danger. Les galets sont tout ronds au fond.
La planche est là, sur laquelle la mère frotte le linge pour le rincer. Va et vient  de ses mains : frottement, immersion, frottement, immersion, torsion,  l’eau qui dégouline  et rejoint le ruisseau en mille éclats, mille arc-en-ciel. Fluidité de l’eau qui glisse, s’enfuit en chantant.
Et puis… fascination. Une libellule. Dentelle irisée , corps turquoise.
Vol erratique, elle est là, plus là, revenue, sans cesse en mouvement.
L’air vibre.

Combien de temps, suis-je restée là ? Hypnotisée.